Ludovic Godard - UFC
La musique adoucit les mœurs et fait bien plus encore
Soulager le corps et l'esprit grâce aux sons : c'est le rôle de
la musicothérapie, une pratique enseignée aux étudiants en musicologie à
l'université de Franche-Comté.
Depuis toujours l’homme est en contact avec la musique : celle
du vent dans les arbres, d’une cascade d’eau sur les rochers… puis celle
qu’il crée lui-même à partir de cordes et de peaux, et enfin celle de
sa voix lorsqu’il se met à chanter.
De tout temps et sous toutes
les latitudes, la musique a été utilisée pour soulager les maux du corps
comme ceux de l’esprit, et si la musicothérapie est mise en sourdine à
certaines époques dans les pays occidentaux, c’est pour mieux renaître
dans les années 1950, comme en France, où elle est aujourd’hui pratiquée
dans de nombreux centres cliniques.
À l’université, son
enseignement reste cependant encore confidentiel dans les sections de
musicologie. Les étudiants de l’université de Franche-Comté peuvent se
réjouir de compter parmi les privilégiés et de bénéficier des cours du
musicothérapeute Florent Puppis, qui explique que « la
musicothérapie utilise, comme vecteur des émotions, la vibration sonore.
D’un point de vue scientifique, c’est l’étude, la recherche du rapport
entre le son et l’être humain. D’un point de vue thérapeutique, c’est
l’utilisation judicieuse du son, de la musique afin de maintenir et
améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle ». Les études
scientifiques ont prouvé les améliorations que peut apporter la
musicothérapie sur l’anxiété comme sur la douleur, de ses bienfaits en
termes de qualité de vie ou d’adoucissement des symptômes de personnes
atteintes de schizophrénie, d’autisme, de la maladie de Parkinson… Ses
ressorts sont utiles en psychiatrie, en gériatrie, dans les maladies de
dépendance, le handicap, les troubles du sommeil…
« Il
n’existe pas de bonne et de mauvaise musique, de bons ou mauvais sons.
Le ronronnement d’un chat peut être apaisant comme insupportable : tout
dépend de l’état émotionnel ou de santé dans lequel on se trouve. »
En tout état de cause, la capacité de l’être humain à ressentir des
émotions en présence de musique se limite à trois types d’écoute : la
première est intellectualisée – j’aime ou pas –, la deuxième appartient
au domaine du souvenir et de l’affect, et la troisième, hypnotique,
varie de l’extase musicale à la transe, où le sujet perd la notion de
tout ce qui l’entoure.
Nourrie de ces connaissances fondamentales,
la musicothérapie prend un aspect très concret avec la pratique
d’instruments que le thérapeute adapte à son public et selon l’objectif
recherché, et que l’étudiant en musicologie complète de ses propres
pratiques instrumentales. Des séances auxquelles peuvent activement
participer les patients, exprimant sous forme d’« images sonores » des
émotions difficiles à formaliser ou verbaliser.